Montpellier, métropole en devenir du Languedoc-Roussillon, hot spot des destructions de milieux naturels et agricoles, fer de lance du cynisme compensatoire, égérie des fantasmes développeurs, s’assoit en grande pompe sur la biodiversité, histoire de parler nature et stratégie des entreprises et des marques. Ainsi, la lunatique Agglomération de Montpellier va jusqu'à célébrer l'agriculture périurbaine, quand les plans d'aménagement de la ville écrasent les derniers vignobles littoraux sous des projets de gare TGV ou de nouveaux centres commerciaux.
Pour en parler, les organisateurs de l'évènement convient :
Bref, tous de sincères amoureux de la nature !
Heureusement que quelques "associations" ou chercheurs sont également présents pour tenter de sauver quelques meubles...
Ces assises se font le relais d’une urgence dans la promulgation d’une nouvelle loi sur la biodiversité. Certes, mais qu’est ce que sont ces agitations face à l’implacable maintien des politiques d’aménagement ? Une manière d’en parler beaucoup pour en faire le moins possible, de faire penser que les projets intègrent la nature - et par là qu’elle est intégrable - d’exhiber la possibilité d’une compensation, et de faire taire les éventuelles protestations écologistes. Mais le réel objectif est d'effacer les antagonismes indépassables d'une nature sauvage et d'un développement perpétuel, à coup de mensonges éculés, d'études incomplètes, et de compensation bidon. Ainsi, de l’analyse des politiques publiques aux techniques de conservation, tout y passe. On taille le bout de gras entre artisans d'une sauvagerie docile et bétonneurs en sérieux mal de verdissement, on négocie facteurs de compensation et crédits de biodiversité, puis on rigole un bon coup sur l'adage « Eviter, Réduire, Compenser », cette bonne blague qui menaçait de nous mettre tous sur la paille !
De telles assemblées créent un paysage pacifié où les visées destructives des développeurs se retrouvent enrobées de discours « environne-menteurs ». Avec la marchandisation des ressources naturelles et son imaginaire de destruction/compensation, apparaissent de nouveaux acteurs de l'écologie digérée, qu'ils soient bureaux d'études ou nouvelles filiales intégrées à des multinationales du BTP au discours bétonné : « Nous construirons des zones urbaines et y planterons de la nature, nous élèverons des parcs éoliens favorables à la biodiversité, nous développerons des aéroports et referons des zones humides ... »
L'opposition à ces assises et le refus d'une rhétorique bradant les espaces non urbanisés au rouleau compresseur du BTP et aux professionnels de l'ingénierie écologique s'inscrivent dans la revendication d'une nature "non négociable" et dans la dénonciation des processus de destructions des espaces naturels.
Modeste initiative face à la déferlante de projets destructeurs du Languedoc Roussillon, quelques naturalistes s'organisent depuis 2010 pour contrer ces logiques de développement économique passéistes, dévoratrices de terres agricoles et de milieux naturels, et fondamentalement contraires aux vœux pieux de préservation de la biodiversité.
* écrivaient il y a peu les Naturalistes en lutte, collectif contre le projet d'aéroport de Notre Dame des Landes
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